Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA,
Le discours que vous venez de prononcer à l’occasion de ce 5 juillet 2015 est une énième offense au peuple algérien.
Certes, votre morgue habituelle semble s’être émoussée. Vous vous montrez inquiet pour l’avenir du pays, mais sans doute est-ce parce que vous prenez conscience de l’avoir mené au bord du gouffre.
Vous avez cependant gardé intact votre cynisme en osant nous remercier de vous avoir fait confiance depuis 16 ans, alors que jamais nos voix n’ont compté dans la construction de votre longue carrière d’intrigant.
Une carrière entamée en 1962 par le coup d’État que vous avez préparé contre le Gouvernement légitime du pays, le GPRA, événement tragique qui a sapé les bases de l’édification du pays. Pour longtemps…
Vous avez récidivé en 1965, soit-disant pour sauver le pays de l’aventurisme de Benbella. En réalité le vôtre. Profitant -déjà- des hausses phénoménales des prix du pétrole survenues dans les années 1970, vous avez plastronné aux quatre coins de la planète, en tant que Ministre des affaires étrangères, dans les plus beaux hôtels du monde, aux frais de l’État, pendant que les jeunes que nous étions crevions à la tâche pour sortir le pays du sous-développement.
En 1999, l’armée vous a offert le pouvoir suprême sur un plateau.
En 2004 vous avez truqué massivement les élections pour être réélu.
En 2009, vous n’auriez jamais pu vous présenter à cette élection-là si vous n’aviez commis votre troisième coup d’État depuis l’indépendance. Un coup d’État constitutionnel, qui vous permit de briguer un 3ème, puis un 4ème mandat, avec toujours un recours massif à la fraude, votre vieille complice.
Vous vous inquiétez aujourd’hui de l’avenir du pays, mais, outre vos responsabilités passées, vous avez eu du temps, 16 ans, et 850 milliards de dollars pour sortir le pays de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et faire des algériens un peuple prospère et respecté.
Après avoir échoué avec une manne pareille, (irremplaçable, par ailleurs), comment pourriez-vous réussir, avec beaucoup moins de ressources, une santé diminuée et une population qui aura augmenté de près de 20 millions au terme de vos quatre mandats successifs?
Vous avez détruit le potentiel économique du pays et poussé 1 million d’algériens à l’exil. Vous avez en outre sapé les fondements moraux de la société par une politique qui a conduit à toutes les formes de corruption. L’achat de la paix sociale, contre-productif et ruineux pour le pays a été une de vos armes fatales pour asseoir votre règne. L’érection d’une caste d’oligarques qui siphonnent les richesses du pays pour les placer à l’étranger fait certainement partie d’un plan diabolique pour financer la transmission du pouvoir au profit de vos héritiers.
Pour toutes ces raisons, nous ne considérons pas ce 5 juillet comme une fête mais comme un deuil, vu l’état dans lequel vous laisserez le pays.
Seule l’annonce de votre départ aurait pu en faire une fête.
Monsieur BOUTEFLIKA,
Le discours que vous venez de prononcer à l’occasion de ce 5 juillet 2015 est une énième offense au peuple algérien.
Certes, votre morgue habituelle semble s’être émoussée. Vous vous montrez inquiet pour l’avenir du pays, mais sans doute est-ce parce que vous prenez conscience de l’avoir mené au bord du gouffre.
Vous avez cependant gardé intact votre cynisme en osant nous remercier de vous avoir fait confiance depuis 16 ans, alors que jamais nos voix n’ont compté dans la construction de votre longue carrière d’intrigant.
Une carrière entamée en 1962 par le coup d’État que vous avez préparé contre le Gouvernement légitime du pays, le GPRA, événement tragique qui a sapé les bases de l’édification du pays. Pour longtemps…
Vous avez récidivé en 1965, soit-disant pour sauver le pays de l’aventurisme de Benbella. En réalité le vôtre. Profitant -déjà- des hausses phénoménales des prix du pétrole survenues dans les années 1970, vous avez plastronné aux quatre coins de la planète, en tant que Ministre des affaires étrangères, dans les plus beaux hôtels du monde, aux frais de l’État, pendant que les jeunes que nous étions crevions à la tâche pour sortir le pays du sous-développement.
En 1999, l’armée vous a offert le pouvoir suprême sur un plateau.
En 2004 vous avez truqué massivement les élections pour être réélu.
En 2009, vous n’auriez jamais pu vous présenter à cette élection-là si vous n’aviez commis votre troisième coup d’État depuis l’indépendance. Un coup d’État constitutionnel, qui vous permit de briguer un 3ème, puis un 4ème mandat, avec toujours un recours massif à la fraude, votre vieille complice.
Vous vous inquiétez aujourd’hui de l’avenir du pays, mais, outre vos responsabilités passées, vous avez eu du temps, 16 ans, et 850 milliards de dollars pour sortir le pays de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et faire des algériens un peuple prospère et respecté.
Après avoir échoué avec une manne pareille, (irremplaçable, par ailleurs), comment pourriez-vous réussir, avec beaucoup moins de ressources, une santé diminuée et une population qui aura augmenté de près de 20 millions au terme de vos quatre mandats successifs?
Vous avez détruit le potentiel économique du pays et poussé 1 million d’algériens à l’exil. Vous avez en outre sapé les fondements moraux de la société par une politique qui a conduit à toutes les formes de corruption. L’achat de la paix sociale, contre-productif et ruineux pour le pays a été une de vos armes fatales pour asseoir votre règne. L’érection d’une caste d’oligarques qui siphonnent les richesses du pays pour les placer à l’étranger fait certainement partie d’un plan diabolique pour financer la transmission du pouvoir au profit de vos héritiers.
Pour toutes ces raisons, nous ne considérons pas ce 5 juillet comme une fête mais comme un deuil, vu l’état dans lequel vous laisserez le pays.
Seule l’annonce de votre départ aurait pu en faire une fête.
Ali BENOUARI.